Quels sont les facteurs de la performance sportive ?

performance sportive

On parle de performance sportive quand il s’agit de juger, de mesurer ou d’apprécier les possibilités maximales d’un accomplissement sportif pour un individu à un moment donné.

On l’exprime de différentes manières en durée (longue ou courte), en termes de distance, de poids ou de classement. Généralement, les performances sont appréciées lors des compétitions sportives.

Cette performance sportive (qui est le résultat de notre plein potentiel) est aussi le fruit d’une combinaison de facteurs qui doivent être étudiés afin de pouvoir reproduire ces accomplissements.

Plus l’athlète maitrisera les contraintes qui lui sont imposées lors de son activité sportive, plus il sera enclin à se surpasser. Ces contraintes sont diverses et variées. Il peut s’agir simplement de l’environnement dans lequel le sportif évolue (terrain, météo, adversaires…), des règles apportées au sport, des contraintes humaines, des contraintes temporelles et/ou spatiales.

Une fois que l’athlète a bien pu définir et assimiler les contraintes de son sport, il va devoir remplir toutes les cases liées aux facteurs des performances sportives.

Le maitrise du physique dans l’exploit sportif

exploit sportifLe facteur physique est l’utilisation du corps dans un objectif de performance. L’athlète devra alors solliciter toutes ses aptitudes physiologiques et musculaires pour arriver à se surpasser et à performer.

Ces capacités peuvent se distinguer en fonction du sport que l’on pratique.

On parle de capacités énergétiques et musculaires lorsque le sportif va devoir faire appel à son endurance et au système aérobie (long distance par exemple) ou anaérobie (courte et intense). De même, on peut parler des capacités musculaires plus liées à la force comme en haltérophilie.

Si on parle de préparation physique, ce n’est pas pour rien. Le corps constitue l’outil qui va permettre une performance dans un sport à un moment donné. Il faut le concevoir directement comme le marteau qui permettra d’enfoncer le clou.

Bien évidemment quand on parle de facteurs physiques de la performance sportive, tout le monde ne naît pas égal. Il faut prendre en compte le côté génétique. Un bon sportif se démarquera en observant et en comprenant ses avantages et ses inconvénients physiques pour pouvoir les travailler.

Ainsi, on peut déceler des qualités physiques essentielles à la performance :

  • Les qualités biologiques comme la VO2 max, le pourcentage de masse grasse ;
  • Les qualités énergétiques qui dépendent à de la production et de l’utilisation d’énergie ;
  • Les qualités coordinatrices : la facilité que l’on peut avoir à organiser et moduler notre motricité.

On peut prendre l’exemple de Lionel Messi qui a connu des problèmes de croissance. D’aucuns auraient pu penser que sa « petite » taille serait un désavantage physique contre ses adversaires. Il a travaillé dessus jusqu’à être redouté de ses adversaires. Considéré comme l’un des meilleurs joueurs de tous les temps.

La technique : facteur indispensable

technique performance sportiveQuand on entend parler de technique ou de gestes techniques, on s’imagine souvent un footballeur avec un ballon en train de dribler.

La technique sportive existe dans tous les domaines. En effet, elle consiste à maitriser les gestes, les postures ou encore les mouvements qui constituent le fondement du sport pratiqué.

À titre d’exemples, nous pouvons citer les haltérophiles qui doivent avoir le dos droit avec les talons au sol, les coureurs en course à pied doivent lever les genoux tout en attaquant le sol au niveau de la plante du pied dans un mouvement de frottement, le rameur doit utiliser l’énergie cinétique et s’aider du mouvement de son corps pour éviter d’avoir à trop faire travailler ses bras.

On pourra apprécier la qualité d’une technique par différents critères comme la qualité du mouvement ou du geste, la vitesse d’exécution notamment dans les sports de rapidité, la précision ou encore le niveau d’énergie fourni pour exécuter ce mouvement.

À savoir qu’une bonne technique permet d’économiser sur le physique (énergie, endurance) toujours dans l’objectif de maximiser les performances. Tout est intrinsèquement lié !

Le facteur technotactique : aller au-delà de la technique

facteur technotactique sportLe facteur technotactique est un stade plus avancé et c’est ce qui fait toute la beauté du sport. L’analyse d’une situation pour sélectionner la meilleure technique à appliquer à un instant T.

Ce facteur technotactique peut se décider sur une période plus ou moins longue.

Par exemple, les judokas passent en revue plusieurs fois (dans le détail) les vidéos de leurs adversaires durant les compétitions. Même le double médaillé d’or aux Jeux olympiques Teddy Riner fait cela. Dans le très haut niveau, les sportifs sont tellement bons qu’il est nécessaire de mettre tout en œuvre pour avoir le moindre avantage. Cette lecture technique de son adversaire permettra alors d’appliquer une tactique lors de la compétition. On peut aussi parler de l’imagerie mentale dans des sports comme le ski ou le bobsleigh qui ont toute leur importance pour visualiser le tracé avant de prendre le départ.

A contrario, il se passe à chaque instant dans une représentation sportive des choix technotactiques sur le court terme ou dans l’instant.

Un footballeur qui décide de passer à tel endroit pour faire monter le milieu de terrain et créer une brèche à tel endroit constitue aussi un choix technotactique.

Pour cela, l’athlète a besoin de solliciter et de mettre en place :

  • Ses capacités d’analyse rapidement ;
  • Ses facultés décisionnelles ;
  • La gestion de son temps, du score ou de l’équipe ;
  • La connaissance de son adversaire (en amont ou en aval).

Par ailleurs, la connaissance du règlement s’avère être un atout intéressant pour avoir de bonnes performances sportives.

Le mental : l’élément déterminant des hautes performances sportives

facteur mental sportBeaucoup d’analystes sportifs estiment que le facteur mental est ce qui distingue un bon sportif d’un excellent sportif.

Combien de fois a-t-on entendu des coachs sportifs dirent que tel ou tel athlète serait excellent s’il avait un bon mental ? Combien de fois a-t-on vu des sportifs faire des exploits alors qu’il n’avait pas spécialement le même niveau technique et/ou physique que son adversaire ?

Comment se fait-il qu’à capacité physique ou technique équivalente un sportif soit meilleur qu’un autre ? La réponse est simple : en très grande partie grâce au mental.

Pour aller plus loin, nous pouvons aussi parler d’intelligence émotionnelle, un concept popularisé par un psychologue d’Harvard, Daniel Goleman. Bien qu’il dirige ses travaux dans le monde professionnel, cette règle s’applique tout aussi bien dans le monde sportif.

Le mental englobe une intelligence émotionnelle que l’on a de soi, de son équipe et de son adversaire et de tous les facteurs connexes à la performance sportive. Cela permet alors de diriger ses émotions dans le bon sens, celui de la réussite et de l’exploit.

Prenons Mike Horn qui est certainement le plus grand explorateur du 20e siècle. Au cours de ses diverses interviews tout au long de sa carrière, il insiste sur le facteur mental dans la performance sportive. À tel point qu’il a coaché l’équipe allemande de football (mentalement) pour les mener à la victoire au Championnat du monde en 2014.

Le focus est aussi un facteur mental clé dans la réussite sportive. Savoir rester concentré lors des entraînements en vue d’une compétition sportive et durant une compétition mène vers le chemin de la performance.

Le facteur social : notre environnement en tant que boosteur de performances

Le facteur social est aussi déterminant dans la performance sportive. En effet, comme nous le disions précédemment, le milieu dans lequel nous évoluons a un impact sur nos accomplissements sportifs.

Au sein même du facteur social, nous pouvons voir évoluer différents leviers comme :

  • Le contexte familial, amical et relationnel : ici, il peut avoir plusieurs écoles. Par exemple, la personne qui évolue dans un climat difficile et qui va tout faire pour s’évader avec le sport. À l’extrême opposé, il y a les pratiquants qui évoluent dans un contexte qui leur est très favorable, ce qui peut les booster ;
  • Le club dans lequel on évolue : la connivence ou non avec ses coéquipiers agit sur le cocon social du sportif ;
  • L’entraîneur : le degré de compétences avec l’entraîneur est aussi important. De même que la complicité qu’il peut y avoir entre le sportif et le coach. Il est un élément déterminant dans la réussite du sportif. Ses qualités et capacités rationnelles (diplomatie, dialogue, pédagogie), opérationnelles (prise de décision) et techniques sont indispensables à la synergie du couple sportif/entraîneur ;
  • L’hygiène de vie : si l’athlète suit un régime spécifique, s’il a un bon sommeil et un bon repos… ;
  • Le contexte professionnel : cela peut aller du stress dans le cas d’un cadre de travail. Mais cela dépend aussi si le sportif peut se consacrer à 100 % au sport qu’il pratique en tant qu’activité professionnelle.

Les choses que l’on ne contrôle pas

abandon marathon qatarContrairement à ce que beaucoup de personnes peuvent penser, il n’y a pas réellement de facteur chance. Parler de chance est une erreur de langage pour expliquer des facteurs que l’on ne maitrise pas, que l’on ne peut observer ou mesurer.

On parlera alors de facteurs non contrôlables liés à la conjoncture qui impacteront sur la performance sportive.

Ces leviers qui nous permettront d’accéder ou non à la performance se situent à plusieurs degrés :

  • Le niveau des adversaires et même le nombre ;
  • Le choix tactique des adversaires : même si l’on peut étudier le comportement des adversaires et leurs tactiques, on ne sait jamais vraiment comment l’équipe adverse va opérer ;
  • L’arbitrage qui peut aussi impacter sur le nombre d’adversaires (exemple : un carton rouge en football réduira le nombre de jours, ce qui avantagera votre équipe) ;
  • Les blessures : c’est un facteur que l’on rencontre souvent dans le sport et qui ne se prévoit pas. Les blessures jouent un rôle dans les performances sportives qu’elles soient de votre côté ou de celui de l’adversaire ;
  • La météo : un contexte météo favorable sera d’une précieuse aide. Une étude a permis d’observer quelle température serait la plus favorable aux performances des marathoniens. Elle se situerait entre 3 et 6 degrés. Dans ce contexte, une température plus ou moins élevée aurait tendance à réduire les performances. Pour aller dans ce sens on se souvient tous du nombre impressionnant d’abandons au cours du marathon des mondiaux d’athlétisme au Qatar, un exemple qui illustre bien les facteurs incontrôlables à la performance sportive.

Conclusion

Tous ces facteurs entrent en ligne de compte dans les performances sportives. Ils seront essentiels pour l’athlète, l’entraîneur et le club de travailler sur chacun de ces facteurs.

Tous ces facteurs sont interdépendants. Un bon mental pourra dépendre d’un bon physique et réciproquement. De la même manière qu’une bonne technique pourrait dépendre d’un bon coach. Chacun de ces facteurs (quand il est contrôlable) nécessite d’être travaillé avec sérieux pour atteindre l’excellence.

D’un autre côté, tous les facteurs n’ont pas la même importance. En effet, une préparation physique intense n’aura pas la même portée sur les performances de l’athlète qu’une météo un peu moins bonne.

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